Le Groupe de travail sur la transition équitable du Canada a présenté son rapport sur la meilleure manière de protéger les travailleuses et les travailleurs et les communautés alors que le pays tente d’abandonner graduellement l’énergie à partir du charbon, et les membres de la FIOE étaient là pour faire entendre leur voix.
« C›était une expérience pleine d›humilité, » exprime Matt Wayland assistant exécutif au vice-président international, qui a siégé au sein du Groupe de travail. « Je suis fier du travail que nous avons accompli. »
L’équipe composée de onze membres a été formée l’année dernière pour aider le pays à atteindre ses objectifs quant à l’abandon de l’énergie à partir du charbon d’ici 2030, et de le faire de manière à ce que cette transition vienne appuyer les communautés et les individus directement touchés. En plus de Wayland, le groupe comprend des représentants des secteurs de l’environnement, du gouvernement, universitaire et des affaires.
Le Groupe de travail a visité quatre provinces qui produisent de l’énergie à partir du charbon, tel que : l’Alberta, le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse et la Saskatchewan. Ils ont visité sept centrales, ont tenu des séances publiques, et ils ont rencontré des représentants de 15 communautés et plus de 80 groupes de parties prenantes. Les sections locales de la FIOE de chacune de ces provinces ont participé aux réunions et aux discussions.
« Nos sections locales étaient très bien préparées, » dit Wayland. « Ils font tout ce qu›ils peuvent pour ne pas laisser personne pour compte. »
La section locale 2067 située en Regina à Saskatchewan était parmi celles qui avaient été visitées en juin 2018 par le Groupe de travail.
« De bonnes choses vont ressortir suite aux recommandations présentées par le Groupe de travail, » mentionne le gérant d›affaires Jason Tibbs du local 2067, qui a fait une présentation au Groupe. « Cependant, ils n›empêcheront pas aux membres de perdre leur gagne-pain ni de perdre une valeur importante de leur maison. Les communautés seront dévastées suite à l›abandon graduel des installations au charbon. »
Tibbs dit que plusieurs de ses membres ont le sentiment que l’Ouest du Canada a été mis de côté et que les décisions prises par le gouvernement ont été rendues sans tenir compte des effets portés tels que sur la Saskatchewan.
« Je voulais que le Groupe de travail quitte en ayant une image de ce que l›impact de la fermeture aura sur les membres, les familles et les communautés directement touchés, » dit Tibbs. « La décision rendue pour certaines communautés est une peine de mort et je voulais que le Groupe de travail constate cette réalité et formule des recommandations qui viendraient aider toutes les personnes qui ont été aussi touchées. »
Alors que la situation est différente au Nouveau-Brunswick, le gérant d’affaires Ross Galbraith du local 37 et membre du comité exécutif international de la FIOE mentionne que la province se surpasse pour réduire les émissions. Du point de vue de l’impact sur la communauté, plusieurs membres partagent la même opinion que leurs confrères et leurs consœurs des autres provinces.
« Personne ne saute de joie en raison du rapport, » dit Galbraith. « C›est difficile d›être enthousiaste des changements qui vont avoir lieu dans dix ans. Reste que c›est un bon plan pour s›y rendre et nous apprécions l›occasion d›en faire partie à l›avance ainsi que pendant le processus. »
En Alberta, l’extrait graduel des centrales de charbon est déjà en cours et beaucoup de travailleurs ont été mis à pied, y compris des membres de la FIOE. Suite à la publication du Climate Leadership Plan 2015 du gouvernement provincial, les leaders syndicaux ont organisé un regroupement pour les syndicats affectés pour former le Coal Transition Coalition, qui comprend le local 254 à Calgary et le local 1007 à Edmonton.
Le rapport du Groupe de travail indique que, « le travail du CTC (Coal Transition Coalition) a servi à mieux définir l’appui que les travailleurs du secteur de charbon affectés auront besoin dans le cadre de cet extrait graduel. Il s’agit là d’un exemple concret qui explique à quel point la participation du travailleur conduit à de meilleures décisions politiques et finalement à de meilleurs résultats. »
Le Groupe de travail a formulé 10 recommandations qui incluent : l’augmentation du financement pour les ressources telles que les centres de transition dirigés localement, un programme de prestations de raccordement et l’investissement dans les projets d’infrastructures dans les zones touchées.
« Le rapport permet à la FIOE et aux autres organisations affectées d›encourager notre appui face à ces membres touchés par ces changements politiques, et de faire notre part pour assurer que personne n›est exclu, » dit Wayland.
Le rapport publié en mars indique également l’importance d’une approche holistique qui traite l’impact sur la santé mentale et sociétale. Comme l’Association Canadienne des Médecins pour l’Environnement a indiqué dans un rapport complémentaire, la planification est requise afin de s’assurer que les bienfaits de la transition ne soient pas compromis à cause d’une baisse dans les facteurs sociaux qui influent sur la santé.
« Ce n›est pas juste une question d›emplois, c›est la peur et les moyens de subsistance, » dit Galbraith. « C›est bien de voir que le Groupe de travail s›en est aperçu. »
« Il est important de retenir que le mandat n›est pas de changer la position pour fermer les centrales au charbon, mais comment faire la transition, » dit Thomas Reid le vice-président international du Premier District. « Assurer la participation des travailleuses et des travailleurs dès le début en fait une grosse partie et non être mis de côté pour supporter les difficultés occasionnées par ce changement. »