La Conférence canadienne destinée aux femmes qui a eu lieu à Toronto en novembre dernier a été une célébration de premières, en commençant par le premier grand évènement en présentiel de la FIOE Canada avant même la pandémie.
« C’était vraiment génial, toutes les personnes étaient si heureuses de se voir », déclare Cheryl Paron, la représentante internationale du premier district qui s’occupe de la diversité, de l’équité et de l’inclusion. « J’ai eu du mal à les contenir pour commencer la conférence. C’était comme la première journée d’école, j’essayais d’établir le calme ».
Une fois avoir réussi, les 85 déléguées et délégués ont entendu des témoignages des conférencières dont Bea Bruske, la première femme en 30 ans à diriger le Congrès du travail du Canada; Liz Shuler « une fière consœur de la FIOE » et la première femme à diriger la FAT-COI; et Gina Cooper la vice-présidente internationale du quatrième district, la première femme VPI de la FIOE.
« Ce rôle pour moi est une victoire pour nous toutes », déclare Cooper. « Chaque fois que l’une d’entre nous brise le plafond de verre, la tâche devient plus facile pour la prochaine ».
En suivant les protocoles de sécurité de la COVID-19, les déléguées et délégués sont venus de tous les fuseaux horaires du pays pour renouveler les liens et de retrouver un regain de vie pendant trois jours.
« Si l’on considère la taille de la FIOE Canada, nous sommes tous éloignés l’un de l’autre », mentionne Becky Lupton de la section locale 213 de Vancouver, Colombie-Britannique.
« Se rassembler pour leur permettre d’écouter leurs expériences, leurs histoires et leurs triomphes — pas juste leurs luttes, mais leurs triomphes, leurs réussites, c’est vraiment important parce que ça permet d’avancer encore plus loin ».
L’appui des confrères est également essentiel, et les délégués et les conférenciers ont exprimé leur gratitude envers l’un des plus grands alliés — Tom Reid, le vice-président international du premier district.
« Merci Tom pour ton attention, ta résilience, et à toute ton équipe de reconnaitre le pouvoir que nos femmes possèdent dans le mouvement », lui a dit Shuler.
La présidente Bruske du CTC a fait l’éloge de la FIOE d’être fidèle à ses valeurs. « Vous travaillez avec le gouvernement depuis longtemps pour investir dans les femmes afin de réduire les obstacles pour encourager la participation et l’avancement », dit-elle. « Vous êtes le parfait exemple d’activisme, d’engagement et de leadership ».
Dans ses propos, Reid a honoré le travail des femmes de la FIOE en poste et a fait mention du thème de la conférence de 2019, les femmes en poste de leadership.
« Présentez-vous aux élections, faites du bénévolat au sein d’un comité, si l’occasion se présente, devenez déléguée syndicale. C’est ainsi que le changement nécessaire aura lieu », dit-il. « Je crois que les femmes ont leur place dans tous les niveaux de leadership dans la FIOE et dans le mouvement syndical, et je veux les encourager à le faire ».
Paron mentionne que parmi les déléguées, on y trouvait une douzaine d’hommes, principalement des gérants d’affaires qui ont participé à un nouveau programme révélateur du comité canadien des femmes.
« Nous les avons fait participer à un cours intensif d’alliés », dit-elle, « quatre ateliers avec des exemples tirés de la vraie vie ».
Certains hommes avaient déjà participé aux conférences destinées aux femmes dans le passé, d’autres étaient de nouveaux venus. Tous semblaient ébranlés par ce qu’ils entendaient.
« Lorsque les hommes entendaient des histoires au sujet des femmes qui subissaient le harcèlement et la discrimination dans le milieu de travail, parfois ils disaient, “ça se passe encore réellement ?” », déclare Paron.
« Je crois que le fait d’avoir ces femmes sous leurs yeux, d’associer un visage à une histoire, d’écouter ces expériences douloureuses rend les choses plus réelles. Lorsque tu entends une femme remplie d’émotions qui raconte ce qu’elle a vécu, il est impossible de retourner en arrière ».
Ces femmes ont aussi partagé leur progrès et des moments où leurs confrères les ont soutenues. Mais Reid mentionne que ces histoires actuelles montrent clairement que la route est encore longue.
« L’environnement toxique est toujours présent dans beaucoup de milieux de travail et c’est la réalité à laquelle nos femmes sont confrontées tous les jours », dit-il. « Pour changer cette culture, elles ont besoin d’appui sur le chantier et en-dehors du chantier ».
Les conférencières ont souligné que le changement peut être accéléré si davantage de femmes étaient en poste de direction.
« Je me suis rendue à ce poste de direction en travaillant et en m’inspirant des femmes de notre mouvement syndical », déclare Shuler, dont sa carrière syndicale a commencé à la section locale 125 située à Portland en Oregon.
Elle a incité son auditoire à faire de même.
« Si vous hésitez parce que vous vous dites, “je ne pense pas être qualifiée”, réfléchissez à nouveau », mentionne Shuler. « Parce que pendant que vous vous en dissuadez, le gars à côté de vous qui est moins qualifié se dit “je fonce” ».
« Passez à l’étape suivante. Le mouvement syndical a besoin de vous ».