Alors que les débouchés dans les métiers de l’électricité et dans d’autres métiers spécialisés continuent d’augmenter, la crainte d’une éventuelle pénurie de main-d’œuvre qualifiée continue de croître. Il est estimé en Colombie-Britannique qu’au cours des dix prochaines années près de 64 000 nouveaux gens de métiers seront nécessaires, dont des milliers d’électriciennes et d’électriciens.
Afin que la FIOE puisse profiter de cette débouchée d’emploi, et pour éviter une crise potentielle de l’emploi dans le secteur de l’électricité dans cette province, une collaboration de longue date entre la section locale 230 à Victoria, la section locale 993 à Kamloops, la section locale 1003 à Nelson ainsi que l’Electrical Contractors Association (association des entrepreneurs électriciens) de la Colombie-Britannique collectivement avec le Western Joint Electrical Training Society (société conjointe de la formation en électricité de l’Ouest) ont mis sur pied un programme innovateur appelé Workplace Alternative Trades Training — WATT (formation alternative pour les métiers en milieu de travail).
« Nous nous sommes réunis avec les entrepreneurs locaux et discutés de ce que les nouveaux arrivants devaient savoir sur le travail électrique », déclare Adrien Livingston, un membre du local 230 qui siège au poste de directeur exécutif au Western JETS, décrivant comment le programme avait été élaboré.
WATT a vu le jour depuis ces discussions. Un programme préalable à l’apprentissage offert gratuitement d’une durée de trois semaines conçu pour suscité davantage l’intérêt au programme préalable à l’apprentissage de la FIOE déjà couronné de succès « en offrant un cours sur le métier d’électricien accessible à tous », mentionne Livingston.
Financé en partie grâce à des subventions du programme de sensibilisation et de préparation aux métiers spécialisés du gouvernement, WATT vise essentiellement les personnes intéressées qui ont connu des difficultés à accéder au cours de bases en électricité au Canada, soit en raison des frais ou le temps qu’il faut consacrer à la formation.
L’effort du programme vise à accroitre l’accessibilité au programme d’apprentissage en électricité de la FIOE pour les jeunes, surtout les femmes, ainsi que les personnes issues d’autres populations traditionnellement sous représentés, comme celles en situation d’handicap, la population autochtone et les nouveaux arrivants.
« Nous discutons en profondeur avec chaque candidat pour leur dire dans quoi ils se lancent », dit Livingston.
Les candidats retenus reçoivent alors gratuitement des outils de base du métier, et d’autres nécessités comme des bottes de travail à embout d’acier. Les dépenses minimales de la vie quotidienne ainsi que le transport peuvent également être pris en charge si nécessaire.
« Les diplômées et les diplômés terminent le programme avec de vraies compétences pratiques », fait part Livingston, ainsi qu’une certification dans les formations de base telles que les premiers soins, la protection contre les chutes et la sécurité en électricité.
Les participants qui ont réussi le programme sont ensuite recommandés à un programme d’apprentissage enregistré et parrainé par la FIOE et sont éligibles pour un placement professionnel auprès d’un entrepreneur signataire de la FIOE. Et la connexion du syndicat ne s’arrête pas à la fin de la formation de trois semaines : avec l’encadrement de la part d’un compagnon électricien et d’un instructeur de la FIOE, pendant une période d’un an, les diplômés auront l’occasion de développer davantage les compétences techniques et académiques qui auront besoin pour les programmes de base en électricité. Ce mentorat en continu et ce service de soutien leur permet de rester sur la bonne voie pour éventuellement devenir eux-mêmes compagnon électricien certifié Sceau rouge avec un emploi syndiqué valorisant et des avantages sociaux.
Jusqu’à présent, le programme WATT fonctionne bien, mentionne Livingston. Parmi les centaines de jeunes qui ont suivi le programme depuis son inauguration en 2019, environ 10 % d’entre eux proviennent des groupes autochtones, 15 % d’entre eux sont de nouveaux arrivants, et 20 % des participantes et des participants ont été des femmes, dit-il.
Le réseau de soutien a spécialement été important pour les femmes, fait part Livingston. Les anciennes diplômées et les anciens diplômés du programme WATT siègent souvent à titre de mentors pour aider les étudiantes à trouver des outils et des vêtements de travail appropriés pour elles.
« Le recrutement et la rétention sont également extrêmement importants », déclare Livingston, faisant observer qu’environ 80 % d’entre eux choisissent de faire carrière comme électricien. Les commentaires constants des employeurs et les entretiens avec les entrepreneurs contribuent à améliorer le programme sur une base continue, dit-il.
« Le programme WATT démontre l’engagement continu de la FIOE à apporter plus d’équité, d’inclusion et de diversité au travail électrique », déclare le vice-président international Russ Shewchuk. « Cela nous aide à véhiculer le message dans la Colombie-Britannique et au-delà que les métiers de l’électricité sont accessibles à tous. »
Plus d’information à wjets.ca/watt (anglais seulement).