À la fin mars, une armée d’organisatrices et d’organisateurs du premier district réunie à Toronto est retournée vers leurs sections locales, motivés par quatre jours remplis d’idées, d’informations et d’inspirations prêts à doubler leurs efforts pour faire croître la FIOE partout au Canada.
La conférence canadienne sur la croissance de l’affiliation syndicale, qui n’a pas eu lieu depuis 2019 en raison de la pandémie de la COVID-19, a accueilli 120 déléguées et délégués ainsi qu’une douzaine de conférencières, conférenciers et d’invitées, invités.
« Nous voulons que tout le monde sorte des sentiers battus, de faire preuve de créativité, de rêver grand et de chercher des solutions qui peuvent être non conventionnelles », a déclaré le vice-président international Russ Shewchuk, en citant le plan de syndicalisation rigoureux lancé l’an dernier lors de son entrée en fonction.
Il a promis que les officiers et le personnel épauleront les sections locales à chaque étape du processus de syndicalisation au Canada qui reprend après des années de déclin.
« Des derniers aux premiers! », a déclaré Shewchuk pour motiver les membres à devancer le taux de syndicalisation des É.-U., d’acquérir du poids politique et de renforcer le pouvoir de négociation toujours plus grands et diversifiés au nom des travailleuses et travailleurs. « Nous avons beaucoup de projets en cours et nous sommes sur le droit chemin. »
À cet égard, la conférence a mis de l’avant une campagne de syndicalisation visant divers chantiers, une réception destinée aux entrepreneurs signataires et trois jours remplis de discours, d’ateliers et des rencontres informelles, mais précieuses pour apprendre les uns des autres.
« Ce qui me plait le plus est de rencontrer des personnes, d’échanger des histoires », a mentionné l’organisateur syndical Richard Prasad de Kitchener en Ontario du local 804. « Il n’y a pas une formule qui s’applique à tous les organisateurs. C’est grâce à ces histoires et à la camaraderie que nous sommes plus efficaces. »
Ce genre de contact personnel a aidé la compagnonne Chrissie Caprani à être plus à l’aise dans son rôle d’organisatrice syndicale à Saskatoon en Saskatchewan du local 529. « J’en apprends beaucoup, plus particulièrement des organisateurs qui ont plus d’expériences », déclare-t-elle. « Je trouve ça formidable. »
Les objectifs de Shewchuk pour le Canada s’harmonisent avec la mission du président international Kenneth W. Cooper d’augmenter le nombre des membres de la FIOE à un million partout en Amérique du Nord d’ici cinq ans.
« C’est ambitieux », a reconnu Cooper lors de son discours. « Mais nous ne sommes pas arrivés ici en nivelant par le bas. Je reconnais que la dernière décennie a été difficile. Mais je suis fier de vous annoncer que vous avez non seulement arrêtez l’hémorragie, mais que vous prenez de l’expansion pour la première fois depuis des années. »
« Le vent souffle dans notre direction. L’industrie de la construction continue de prendre de l’expansion partout au Canada. Si nous pouvons fournir les travailleurs, nous obtenons le travail », dit-il, en soulignant que « les principes d’une bonne campagne de syndicalisation qui n’a pas vraiment changé depuis 1899 : il s’agit d’établir des relations et de créer des liens de confiance, une conversation à la fois. »
C’est exactement ce que les délégués ont fait en se regroupant avec des membres de la section locale 353 de Toronto dans le but d’interroger les travailleurs sur les chantiers pour savoir s’ils sont syndiqués ou non.
« Nous recueillons des données sur les entrepreneurs signataires et non signataires », mentionne Reggie Latulippe de la section locale 586 d’Ottawa en Ontario lors de ces rencontres. « La journée a été bonne. Nous avons jusqu’à présent visité six chantiers et nous avons eu accès partout où nous sommes allés. »
Trois jours plus tard, la conférence a accueilli des entrepreneurs signataires à une réception avec les membres.
« C’est une ambiance détendue », a déclaré Graeme Aitken, le directeur exécutif de l’Electrical Contractor Association de l’Ontario. « On apprend à se connaitre et lorsqu’on apprend à se connaitre ça l’aide en tant que partenaire d’affaires. Et comme partenaires d’affaires, nous sommes sans aucun doute l’industrie la plus solide dans le secteur de la construction. »
Le gérant d’affaires Jim Lofty de la section locale 213 à Vancouver en Colombie-Britannique a mentionné que la réception a donné lieu à des conversations avec une « saveur différente ».
« Décontractées, amicales et sincères », dit-il. « La Constitution de la FIOE mentionne d’établir des relations amicales avec les entrepreneurs et si ce n’est pas ce que nous faisions, nous ne rendons pas service aux membres. »
Lors du discours d’ouverture de Shewchuk, il a partagé son enthousiasme en lien à la réception au Canada et les possibilités qui peuvent en découler.
« Nous devons nous souvenir que les employeurs signataires ne sont pas nos ennemis », dit-il. « Ils sont en effet nos alliés. C’est notre outil le plus précieux lorsque vient le temps de lutter contre les entreprises et les personnes non syndiquées. Le fait d’avoir plus d’entrepreneurs avec la FIOE veut dire de meilleurs salaires et de meilleurs avantages sociaux pour toutes et tous. »