À la suite d’un long processus de négociation, lequel comprenais une grève d’une durée de deux semaines ayant eu lieu au milieu de l’été suivi d’un arbitrage exécutoire d’une durée de trois mois, les membres de la FIOE travaillant pour la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada ont conclu une convention collective arbitrée avec la compagnie en date du 11 octobre.
« La grève est évidemment une solution de dernier recours, mais il était devenu évident au cours de l’été que nos membres devaient envoyer un message ferme et sans équivoque sur notre valeur au Canadien National », déclare le vice-président international Russ Shewchuk. « Aucune des parties n’a obtenu tout ce qu’elles voulaient au moyen d’un arbitrage exécutoire, mais nous sommes reconnaissants que le processus s’est déroulé comme il se doit et que nos membres jouissent maintenant d’une meilleure reconnaissance et reçoivent une meilleure rémunération pour leur travail acharné. »
La FIOE représente environ 750 travailleuses et travailleurs du groupe signalisation et communications au Canadien National. Chacun joue un rôle essentiel dans l’entretien du vaste réseau de 32 000 km de la compagnie qui s’étend de la Colombie-Britannique jusqu’à la Nouvelle-Écosse. Un prolongement dans le centre des États-Unis s’étend entre les Grands Lacs et le golfe du Mexique.
En janvier, le Canadien National a publié ses produits d’exploitation de près de 14, 5 milliards de dollars pour l’ensemble de l’année 2021, soit une hausse d’environ 5 % par rapport à l’année précédente. Avec l’augmentation du taux d’inflation au Canada, mentionne le représentant international du premier district Steven Martin, la FIOE a cherché à améliorer la convention collective afin d’augmenter les salaires ainsi que d’améliorer les conditions de travail et d’obtenir de meilleurs avantages sociaux. La compagnie a refusé.
« Dans l’ensemble, ce n’était pas une bonne situation », dit Martin.
Pour compliquer les choses, le Canadien National a continué à recourir à une stratégie, dont ils sont les pionniers, appelée l’« exploitation ferroviaire précise à horaires réguliers », une tactique qui a depuis été adoptée par la plupart des grandes compagnies de transport ferroviaire en Amérique du Nord. Elle prévoit la consolidation des services ferroviaires, la réduction du besoin de la main-d’œuvre et de reporter la réparation des installations et des équipements.
« Avec cette tactique, toutes ces compagnies ferroviaires cherchent à réaliser des profits à tout prix, même si c’est un sérieux danger pour la sécurité du personnel et le public en général et nuit au service à la clientèle et aux emplois », déclare Al Russo, le directeur du département des chemins de fer.
Après avoir demandé et obtenu l’autorisation du président international Lonnie R. Stephenson, en date du 15 juin, la FIOE a donné un avis de grève de 72 heures au Canadien National. Les travailleurs ont officiellement quitté leurs emplois le matin du 18 juin et dès le début, Martin mentionne que la FIOE a réussi à résister aux tentatives du Canadien National de mettre fin à la grève.
Le 4 juillet, les négociateurs de la FIOE ont décidé que la grève avait suffisamment duré et ont accepté la demande du Canadien National d’aller de l’avant avec un arbitrage exécutoire.
« Après avoir pris en compte tous les faits et l’état actuel de la grève, le comité de négociation a décidé collectivement que c’était la chose la plus raisonnable à faire », Martin dit à Reuters.
En date du 11 octobre, les parties ont annoncé que l’arbitrage était enfin terminé et qu’une convention collective de trois ans avait été conclue. La convention collective, qui est rétroactive au 1er janvier, prévoit notamment une augmentation salariale de 3 % par année jusqu’en 2024.
Martin fait part que les travailleuses et travailleurs du groupe signalisation et communications faisaient partie du Brotherhood of Railroad Signalmen dans les années 80 avant que ceux-ci et d’autres quittent pour former le Canadian Signal and Communications Unions. Près de 10 ans plus tard, ce même syndicat a décidé d’adhérer à la FIOE. Maintenant, 19 sections locales représentent les travailleurs des chemins de fer du Canada, dont plus la moitié sont au Canadien National au sein du Conseil de réseau no 11 de la FIOE.
Les luttes de la FIOE contre le Canadien National se déroulaient en même temps que 11 autres syndicats de chemins de fer aux États-Unis qui luttaient pour négocier et ratifier leur propre convention collective avec le plus grand transporteur ferroviaire du pays où une menace de grève les guettait aussi. Au moment de la publication de cet article, sept de ces syndicats, y compris la FIOE, ont ratifié leur convention collective qui ont négocié à la dernière minute par les membres de l’administration de Joe Biden au cours d’une négociation ayant duré toute une nuit.
Photo Credit: Creative Commons / Flickr user Chu Shau-Luen