Le gérant d’affaires Jason Tibbs mentionne que la section locale 2067 située à Régina en Saskatchewan entretient de bonnes relations depuis plusieurs années avec le gouvernement conservateur de la province. La relation avec SaskPower, son principal employeur, a été mieux encore.
Les affaires sont devenues plutôt compliquées lorsque les leaders de la province ont demandé une baisse de salaire de 3.5 % pour les travailleurs dans le secteur public plus tôt cette année pour réduire son déficit budgétaire de 1.2 milliard de dollars.
« C’est une distraction, » mentionne Tibbs.
Mais Tibbs et son entourage n’ont pas surréagi. En octobre, la section locale 2067 est devenue le premier syndicat des travailleurs du secteur public à rejeter la baisse de salaire telle que proposée depuis que le gouvernement a présenté sa demande. Ils ont rejeté la proposition de SaskPower, mais les n
égociations se poursuivent et les deux parties sont déterminées à parvenir à une entente juste, dit-il.
Environ 80 p. 100 des 1700 membres du local 2067 embauchés par SaskPower ont voté contre la proposition, qui prévoit aussi aucune augmentation salariale pour les trois prochaines années. En étant le premier syndicat à rejeter l’entente, Tibbs et ses membres se sont brièvement fait remarquer. Il a accordé une entrevue à CBC.
Il désire maintenant de négocier une nouvelle entente loin du regard du public. Depuis le 31 décembre 2016, les membres du local 2067 travaillent à SaskPower sans être régis par une entente, ils ont cependant connu une augmentation de 67 p. 100 en matière de salaire au cours des dix dernières années, spécifie Tibbs. Au cours de cette période, l’entreprise a embauché environ 300 employés régis par cette convention collective, explique Tibbs.
« Nous essayons d’attirer le moins possible l’attention sur nous-mêmes et sur nos unités de négociations, » dit-il.
Cette mesure a aussi été applaudie par les autres syndicats. Ils disent qu’elle a inspiré le mouvement syndical et a encouragé les leaders provinciaux à retirer ce projet. D’ailleurs, la ministre des Finances Donna Harpauer a déclaré aux journalistes que la demande initiale du gouvernement « ne promet rien de bon. »
« Si nous avions dit non, nous n’allons pas négocier sous ces conditions, je suis persuadé que nous aurions vu passer une législation [provenant du gouvernement provincial] qui oblige à faire ces coupures, » ajoute Tibbs. « Mais maintenant, nous n’avons pas la volonté de poursuivre ainsi. »
« Lorsque les dépenses gouvernementales deviennent incontrôlables et que les déficits augmentent, ils aiment bien se servir de la gestion financière. Ils croient qu’en rendant l’histoire assez grande et de donner lieu à des querelles entre les syndicats, ils peuvent influencer la perception du public et de les faire oublier de regarder les livres. »
Le premier ministre Brad Well, qui quitte ses fonctions en janvier suite à 11 ans de service, a initialement fait la demande de baisser les salaires en mars dernier. Il ajoute qu’il va respecter le processus des négociations et que toutes les baisses de salaires des travailleurs représentés par un syndicat devraient être négociées.
Les leaders syndicaux se sont rattrapés en disant que les baisses salariales ne devraient pas être transféré injustement aux familles et ont suggéré de renégocier les ententes établies avec les partenariats public-privé. Bien que Tibbs a minimisé l’importance du vote du local 2067, d’autres leaders syndicaux de la Saskatchewan l’ont couvert d’éloges.
« Si les choses n’étaient pas claires avant, elles devraient l’être aujourd’hui, » partage Larry Hubich, le président de la Fédération du travail de la Saskatchewan à CBC. « Il est peu probable que les travailleurs vont permettre au gouvernement de la Saskatchewan de voler leur argent durement gagné. »
Le Parti de la Saskatchewan a été le parti au pouvoir de la province depuis 2007 et contrôle 49 des 61 sièges au sein de l’Assemblée législative. Il est indépendant de tout parti politique, mais plusieurs législateurs provinciaux sont membres du Parti conservateur et la plupart des observateurs considèrent qu’ils ont une philosophie conservatrice.
« À plusieurs reprises, les membres du Parti conservateur se sont levés pour applaudir le travail effectué par nos confrères et nos consœurs, » ajoute Tibbs.