Au moment où le Parti libéral a pris le pouvoir au Canada en 2015*, La FIOE et les familles ont eu accès aux coulisses du pouvoir de la Colline Parlementaire. Cet accès n’a jamais existé au cours des quatre dernières années sous le gouvernement conservateur ni au cours des cinq années sous le gouvernement de coalition.
Photo fournie par les syndicats des métiers de la construction du Canada. Le premier ministre Justin Trudeau accompagné des dirigeants de la FIOE à la suite du dévoilement du monument à l’honneur des travailleurs des métiers de la construction en mai 2017 à Ottawa. Le Parti libéral de Trudeau va essayer de maintenir sa majorité dans l’élection fédérale tenue en octobre.
L’arrivée des libéraux a permis aux familles et aux membres des syndicats de profiter d’une richesse en matière de législations et d’initiatives à travers le Canada. En d’autres mots, le premier ministre Justin Trudeau et son gouvernement ont rempli la plupart de leurs promesses annoncées avant leur prise de pouvoir.
(Photo à gauche) Dans le cadre d’une visite à la section locale 424 à Edmonton en février 2016, Trudeau, le troisième à partir de la gauche, a rencontré la FIOE et les leaders des syndicats des métiers de la construction. L’ancienne première ministre de l’Alberta Rachel Notley se trouve à droite de Trudeau.
« La guerre était toujours déclarée contre les syndicats et les travailleurs avant le départ de Harper [l’ancien premier ministre Stephen du Parti conservateur] », dit le gérant d’affaires Russell Shewchuk du local 2085 de Winnipeg au Manitoba. « Depuis son arrivée, Trudeau a travaillé fort pour nos membres. »
Pour sa part, l’ancien gérant d’affaires John Grimshaw du local 105 situé à Hamilton en Ontario, et maintenant le secrétaire-exécutif et trésorier pour le Construction Council of Ontario (CCO), mentionne que « ce fut agréable de pouvoir engager des conversations ouvertes avec le personnel du premier ministre au moment où d’importants dossiers étaient soulevés. »
« Je ne voudrais surtout pas perdre accès à cette source, » dit-il. « Il était presque impossible de décrocher une réunion avec les conservateurs. Pour être en mesure de collaborer avec eux, le gouvernement doit connaître nos préoccupations. »
On peut s’attendre à voir tout cela disparaître à l’élection fédérale tenue en octobre.
Les sondages électoraux à travers le pays annoncent de l’inquiétude pour le Parti de Trudeau et un retour à l’époque où le gouvernement fédéral était hostile envers les travailleurs syndiqués. Depuis le 10 juin, le sondage électoral du bulletin de nouvelles CBC* a donné au Parti conservateur 41 % des chances de remporter la majorité et seulement 9 % des chances au Parti libéral de maintenir leur majorité. Le sondage a donné 31 % des chances aux conservateurs de remporter le plus de sièges, mais pas la majorité et 19 % pour les libéraux avec le même scénario. Les dirigeants de la FIOE au Canada ont confiance que le gouvernement dirigé par Trudeau aura suffisamment de temps pour reprendre pied surtout s’il remet l’accent sur les questions fondamentales qui préoccupent les gens.
Dans la dernière année, le Parti conservateur a repris vie, il a obtenu les nouvelles majorités en Ontario et en Alberta et a réussi à obtenir un gouvernement minoritaire au Nouveau-Brunswick. Harper a quitté le Parlement, mais le message du chef du Parti conservateur Andrew Sheer commence à avoir plus de force*, même s’il ne diffère pas de leur ancien message véhiculé contre les travailleurs.
C’est pour cette raison qu’on encourage les membres à s’engager dans les campagnes électorales au sein de leur circonscription afin d’élire un député du parlement en faveur des travailleurs à la Chambre des Communes pour éviter l’époque où la FIOE n’avait pas de voix au sein du gouvernement.
Daniel Blaikie, un électricien et membre du local 2085*, qui représente la circonscription d’Elmwood-Transcona, est parmi l’un des candidats qui va trouver l’appui de la FIOE. Le membre du Nouveau Parti démocratique fait partie d’une stratégie qui vise à favoriser le meilleur candidat dans chaque circonscription pour empêcher la prise de contrôle des conservateurs au lieu d’appuyer un seul Parti. « Grâce au règne du gouvernement Trudeau, la FIOE et les syndicats canadiens ont réalisé des gains énormes, « lui et son cabinet m’ont personnellement téléphoné pour nous demander notre avis, » ajoute le vice-président international Tom Reid du Premier District. « C’est pour cette raison que nous avons besoin de l’aide de nos membres en ce moment crucial. Si nous formons un front commun accompagné de nos amis et alliés, je suis convaincu que nous allons gagner. »
Sous le règne des libéraux, la FIOE et le reste du milieu syndical ont remporté une série d’importantes victoires, telles que :
- À leur arrivée au pouvoir, la première action posée a été de renversé les projets de loi C-377 et C-525, une paire de projets de loi contre les syndicats présentée par les conservateurs qui visaient à renforcer les exigences de déclarations pour les syndicats et compliquaient le droit de syndiquer les nouveaux travailleurs.
- Le gouvernement de Trudeau a élargi le Régime de pensions du Canada et a bonifié le Supplément de revenu de garantie pour les personnes âgées, les plus pauvres du pays. Par exemple : un travailleur canadien qui gagne 50 000 en dollars canadiens d’aujourd’hui verra sa prestation augmenter de 12 000 $ à 16 000 $ annuellement.
- Le parlement a interdit la présence des matériaux de construction contenant de l’amiante, un cancérogène connu depuis des décennies qui provoque le cancer. Le gouvernement précédent a résisté à l’effort de l’interdire.
- Les libéraux ont ratifié la Convention n° 98 sur le droit d’organisation et de négociation collective, qui reconnait le droit de syndiquer et de négocier collectivement et interdit toute discrimination antisyndicale par le gouvernement fédéral.
- Le gouvernement de Trudeau a aussi diminué le délai de carence de deux à une semaine dans le régime de l’assurance emploi, a créé un Groupe de travail sur la transition équitable qui vise à atténuer les répercussions sur les travailleurs et les collectivités pendant l’abandon des centrales au charbon du Canada, il a veillé à ce qu’il y ait une augmentation importante en matière d’investissement pour les programmes d’apprentissage destinés aux syndicats.
Shewchuk annonce que le local 2085 a récemment reçu une bourse de 1 million dollars pour son centre de formation. « Le gouvernement conservateur n’aurait jamais donné une bourse aux fins de formation, » assure-t-il. Peu de temps après son entrée au pouvoir, Harper a annulé un programme similaire en 2006.
Le gouvernement de Trudeau se fait injustement accuser pour le délai de la construction du réseau d’oléoducs Trans Mountain, entre Edmonton et Burnady en Colombie-Britannique, une autre priorité pour la FIOE, dit Shewchuk. Le projet a été approuvé par le gouvernement fédéral, mais sa réalisation a été ralentie à cause des gouvernements provinciaux et des poursuites en justice.
« L’authenticité du premier ministre Justin Trudeau se fait ressentir lors d’entretien individuel, » ajoute Shewchuk. « Il s’est déplacé pour venir prendre la parole à l’occasion de notre congrès annuel des métiers de la construction. Il a un lien avec la classe ouvrière. »
Le gérant d’affaires Ross Galbraith du local 37 à Fredericton au Nouveau-Brunswick, qui siège également au sein du comité exécutif international, mentionne qu’il entretenait une bonne relation professionnelle avec le gouvernement provincial contrôlé par les conservateurs auquel appartient NB Power qui se trouve dans sa juridiction. Il a ainsi appris à ne pas dire à ses membres comment voter.
Il est heureux de pouvoir partager la raison pour laquelle les libéraux sont le bon choix au niveau fédéral. Il est content que le gouvernement de Trudeau ait créé le Groupe de travail sur la transition équitable pour les travailleurs et les communautés et que ces membres du Groupe aient rencontré les travailleurs et les dirigeants au Nouveau-Brunswick, une province qui dépend fortement du charbon.
« Il existe un dicton au Canada : nous ne votons pas pour élire un Parti, nous votons pour le déloger, et c’est ça que je trouve inquiétant, » explique Galbraith. « Personne n’est parfait, mais lorsque nous regardons ce que le gouvernement actuel a fait pour appuyer les objectifs des travailleurs, comme retirer le projet de loi C-377, appuyer des initiatives de formation, améliorer l’assurance-emploi, etc., il est évident que le gouvernement de Trudeau appuie fermement les travailleurs et la classe moyenne. Le parcours de l’ancien gouvernement conservateur et les choses mentionnées par les leaders actuels prouvent qu’ils s’opposent encore fortement contre le mouvement syndical. »
D’où là l’importance de mobiliser les membres de la FIOE à cet instant même pour qu’ils puissent rappeler à leurs amis et à leurs voisins de l’excellent travail mené par le gouvernement actuel à l’intention de la classe ouvrière.
« Ils [les conservateurs], pourraient rouvrir la Constitution du pays et imposer “le droit au travail”, » ajoute Grimshaw. « Il est très important de ne pas élire un premier ministre conservateur à l’encontre des syndicats. »
*anglais seulement