La conversion du biodiesel à l’énergie électrique d’un traversier de l’aéroport pourrait aider les membres de la section locale 303 de St. Catharines en Ontario à travailler davantage dans le domaine des maritimes et au-delà.
« Il s’agit de toute une occasion d’électrifier l’industrie maritime et d’en être le chef de file, de pouvoir y lier la FIOE », déclare Mark Cherney, le gérant d’affaires de la section locale.
En 2021, environ une douzaine d’électriciennes et d’électriciens de la section locale qui travaillent pour Canal Marine & Industrial ont travaillé pendant cinq semaines sur une remise en état du MV Marilyn Bell I, un traversier de 30 mètres. Depuis 2010, il a transporté des passagers, des véhicules et de la fourniture du départ et à destination de l’Aéroport Billy Bishop de Toronto. Le traversier, le premier du genre en Amérique du Nord, était pleinement opérationnel en 2022.
Les électriciens du local 303 ont remplacé les génératrices et moteurs diésel du traversier par un système de propulsion électrique en plus d’une série de batteries au lithium-ion. Le coût de la conversion de 3,8 millions de dollars a été couvert par le produit provenant des frais d’amélioration aéroportuaire ajoutés au prix des billets d’avion de départ des passagers.
Le Marilyn Bell I, désormais électrique, est également muni d’un système de charge automatique à quai, le premier en son genre, installé au pied de la rue Bathurst de Toronto par les membres du local 303.
Selon PortsToronto, qui assure l’activité du traversier, l’électricité qui alimente le bateau provient entièrement de l’énergie éolienne et solaire. L’amélioration devra éliminer environ 530 tonnes d’émissions de gaz à effet de serre par an, soit l’équivalent des gaz d’échappement annuels de plus de 100 voitures à moteur à essence.
Le parcours de 90 secondes et 122 mètres du traversier, qui est l’un des plus courts au monde, est complété par un tunnel piétonnier sous le Western Channel (entre Toronto et l’Aéroport Billy Bishop); une petite fraction des 51 kilomètres parcourus par Marilyn Bell, la première personne à avoir traversé le lac Ontario à la nage de l’embouchure de la rivière Niagara jusqu’à Toronto.
De plus, le bateau établit un lien essentiel, car à chaque voyage, il peut transporter jusqu’à 200 passagers et des véhicules de service insulaire. Il effectue quatre trajets aller-retour en une heure, 19 heures par jours, 7 jours sur 7. Et une fois le bateau est à quai, ses batteries se rechargent aussitôt et rapidement.
Cherney mentionne que l’arrivée du nouveau propriétaire à Canal Marine et la réorganisation qui été effectuée par la suite, ont contribué à renverser la situation pour la compagnie. « Ce changement a aussi changé la manière dont nous faisions affaire avec l’industrie maritime », dit-il.
Canal a conçu, élaboré et entretenu le Marilyn Bell I en faisant appel à des travailleuses et travailleurs du local, formule Cherney, ayant comme potentiel d’attirer plus de travaux dans le domaine maritime. « L’occasion d’avoir travaillé sur ce projet a ouvert la porte à d’autres occasions d’emploi en Ontario », dit-il.
« L’industrie maritime était une partie importante des emplois de cette section locale », exprime Cherney, qui a récemment été élu pour un quatrième mandat à titre de gérant d’affaires. Mais à partir de la fin des années 80, en raison de la mondialisation, ce type de travail a presque complètement disparu, dit-il.
Depuis plus de 113 années en existence, le local 303 a plus que réussi à s’adapter aux changements et de garder les membres à l’emploi. Dans ces dernières années, il s’est adapté en acceptant plus de travaux dans le domaine industriel et commercial.
« Nous avons eu beaucoup de vécu dans plusieurs différents secteurs », mentionne le gérant d’affaires. « Une plus grande vision s’offre à nos apprenties et apprentis sur ce qui est disponible sur le marché du travail. »
La section locale 303 se prépare également à travailler sur un projet hospitalier et sur la construction des immeubles d’habitation. Cherney exprime que ses membres voient des possibilités d’emploi provenant de l’industrie du tourisme en évolution et des projets de production d’énergie.
Dans les années à venir, « notre région va changer considérablement », dit-il.
De même, les projets maritimes occuperont toujours une place particulière au local 303, dit Cherney. Des discussions ont aussi eu lieu concernant la modernisation et la fabrication des traversiers électriques similaires pour d’autres clients, ajoute-t-il.
Le vice-président international du premier district Russ Shewchuk dit que ces projets aident à créer des occasions pour les membres de la FIOE que l’on n’a pu s’imaginer il y a dix ans.
« C’est une chance véritable pour nos femmes et hommes qui travaillent d’arrache-pied à travers le Canada, pas seulement le fait d’obtenir le travail, mais de démontrer que l’électrification du transport à venir et aux autres industries de réduire nos émissions de gaz à effet de serre offrent des possibilités en abondance pour les membres de la FIOE », a déclaré Shewchuk.