Grâce à la promesse électorale tenue du nouveau premier ministre du Nouveau Parti démocratique du Manitoba, Wab Kinew, de ramener le ratio d’un compagnon par apprenti, cette main-d’œuvre vivra bientôt une expérience plus sécuritaire sur le chantier.
« Pour quelqu’un en formation en vue de devenir électricienne ou électricien, une supervision adéquate peut être une question de vie ou de mort », déclare le gérant d’affaires Dave McPhail de la section locale 2085 à Winnipeg au Manitoba. « C’est un véritable soulagement d’avoir un gouvernement qui a le courage d’écouter les travailleuses et travailleurs. Ramener le 1:1 aidera à assurer la sécurité de mes membres et j’en suis reconnaissant. »
Le ratio 1:1 appuyé par la FIOE ainsi que le Manitoba Building Trades (le conseil des métiers du Manitoba), a été établi en 2000, un an après l’électrocution de l’apprenti Michael Skanderberg qui travaillait sans supervision. Sous le pouvoir du gouvernement conservateur-progressiste, ce ratio a changé à 2:1 en 2020, ce contre quoi la FIOE milite depuis sa mise en place.
Maintenant qu’un nouveau gouvernement en faveur des travailleurs est en place, le ratio 1:1 plus sécuritaire sera bientôt rétabli. Ce changement favorise non seulement des chantiers sécuritaires, mais met les syndicats sur le même pied d’égalité, comme le local 2085, dont ce ratio était toujours présent dans leurs conventions collectives, mentionne l’assistant gérant d’affaires du local, Daemien Bernhard.
Le monde de l’entrepreneuriat sans scrupule s’est opposé au changement, affirmant que cela va nuire à leur capacité de former assez d’apprenties et apprentis pour faire face à la pénurie de main-d’œuvre, menaçant aussi de procéder à des mises à pied.
C’est tout simplement faux, mentionne M. McPhail. « C’est une tactique. Un ratio plus faible crée en fait les conditions nécessaires pour l’entrepreneuriat d’embaucher plus de compagnons tout en assurant une formation de qualité aux apprentis. Tout ce que le ratio 2:1 a fait est de les inciter à maintenir la main-d’œuvre en formation par le truchement d’apprentissages et de ne pas embaucher de compagnons. »
Celles et ceux qui s’opposent au ratio plus sécuritaire ont même soutenu que la norme de deux apprentis pour un compagnon est en quelque sorte mieux pour les apprentis, dont M. McPhil déclare d’illogique.
« Cet énoncé ne tient pas compte de la réalité en matière de contrainte de temps pour les compagnonnes et compagnons », affirme-t-il. « L’industrie est au courant que c’est plus difficile pour un compagnon de transmettre l’ensemble des connaissances de son métier lorsqu’il jongle entre les besoins de plusieurs apprentis sous sa supervision. »
Le rétablissement du ratio 1:1 appuyé par les syndicats est la réalisation d’une promesse électorale par M. Kinew, dont le NPD a remporté assez de sièges pour former un gouvernement majoritaire en 2023, chassant ainsi le gouvernement conservateur.
« Ceci est encore un autre exemple qui prouve que les élections ont des conséquences », exprime Russ Shewchuk, le vice-président international du premier district. « Grâce au travail acharné des membres du Manitoba d’avoir voté pour le NPD et l’engagement à l’égard des travailleuses et travailleurs de M. Kinew, nos chantiers sont plus sécuritaires et nos apprentis reçoivent la formation de grande qualité comme qu’ils méritent. »
Le ratio 1:1 n’est pas spécifique au Manitoba. Le gouvernement en Ontario dirigé par les conservateurs a récemment adopté cette norme.
Ce ratio n’est pas encore en vigueur au Manitoba en raison d’un blocage par le Parti conservateur de l’opposition, il sera donc déposé en automne.
« À titre d’électricien certifié Sceau rouge, je connais très bien le rôle vital que joue la règlementation en matière de santé et sécurité quand ça vient à assurer la sécurité de la main-d’œuvre sur le chantier et que les conséquences peuvent être fatales lorsque les normes ne sont pas respectées », prononce M. McPhail. « Honnêtement, l’absence de décès ou de blessures graves dans le cadre du ratio d’apprentissage 2:1 est de la pure chance. »
*Cet article a été publié à l’origine dans la publication du Electrical Worker en ligne du mois de juin 2024 (anglais seulement)