Ce n’est pas tous les jours qu’une personne est reconnue pour avoir fait ce qu’elle aime, mais c’est exactement ce qui est arrivé au membre du local 2034 à Winnipeg au Manitoba, Patrick Leask, lorsqu’il a gagné le prix national d’entraineur autochtone.
« C’était un grand honneur juste d’avoir été mis en nomination. J’étais vraiment surpris, et je l’étais encore plus quand j’ai remporté le prix », déclare le magasinier d’Hydro Manitoba. « L’entrainement n’est pas une corvée pour moi. C’est gratifiant en soi de pouvoir enseigner le sport que j’aime et de travailler avec des enfants incroyables ».
M. Leask a gagné le prix pour son travail avec Oji-Cree Softball, un programme qu’il a mis sur pied il y a un an pour offrir davantage de possibilités à la jeunesse autochtone du Manitoba de jouer à la balle molle. Étant membre de la Nation crie de Sapotaweyak, il sait à quel point les possibilités offertes aux gens qui vivent sur les réserves sont rares.
« Comme les options étaient limitées où j’habitais, je n’ai pratiqué que deux sports : la balle durant l’été et le hockey extérieur durant l’hiver. Et il n’y avait même pas d’aréna, elle a été construite après mon départ », mentionne M. Leask.
Les parents de M. Leask sont des survivants du système de pensionnats autochtones, une période sombre de l’histoire du Canada qui comprend l’assimilation forcée et le mauvais traitement infligé aux peuples autochtones. Ils n’ont pas pu toujours appuyer leur fils dans ses activités, car les deux ont souffert de problème de dépendance qui inclut le jeu et l’alcoolisme. Il a donc déménagé à l’âge de 14 ans pour ainsi forger son propre destin où les sports ont joué un rôle important pour l’empêcher de tomber dans les mêmes pièges.
« Je vivais des moments sombres, car j’avais l’impression de faire du surplace et d’avoir manqué des occasions, mais grâce à l’aide des personnes dans la communauté et ma force de caractère j’ai fait du mieux que je pouvais », a dit M. Leask. « J’aimais vraiment les sports et ils m’ont permis d’oublier les moments difficiles que je vivais à la maison ».
Comme beaucoup de gens qui sont entourés de personnes souffrant de dépendance, M. Leask a été tenté par les vices, mais le sport et la communauté l’ont gardé sur le droit chemin.
« Je commençais à démontrer des comportements de dépendance », dit-il. « Mais en jouant avec les bonnes personnes et de faire partie de bonnes équipes m’ont aidé à vivre une vie plus saine et à faire de meilleurs choix ».
Ce sont ces choix et ces occasions que M. Leask essaie d’inculquer aux jeunes joueurs de balle molle.
« J’apprécie vraiment travailler avec tous les jeunes. Ils sont respectueux et ils ont une soif d’apprendre », dit-il. « Et je suis vraiment fier que la jeunesse autochtone soit aussi talentueuse en tant qu’athlète, mais aussi fier de voir comment ils sont proches de leur communauté ».
Mike Espenell, gérant d’affaires de la section locale 2034, n’est pas surpris que M. Leask soit honoré pour son mentorat. C’est une valeur que partage la FIOE.
« Il s’agit d’avoir une forte appartenance à une communauté et d’être fier de son travail et de l’inculquer aux autres », déclare M. Espenell. « Patrick en est l’exemple parfait. Il est un vrai confrère de la FIOE ».
Comme le programme s’adresse aux garçons et aux filles, ainsi qu’aux jeunes non autochtones, M. Leask a dit qu’il a choisi de se concentrer en partie sur la balle molle parce que son fils démontrait de l’intérêt, mais il n’avait pas beaucoup de possibilités pour jouer. C’est habituellement le baseball pour les garçons. Quand M. Leask jouait avec son équipe, les Layne’s Stars, il a remarqué que plusieurs garçons jouaient un peu plus loin, ils étaient clairement intéressés et avaient du plaisir à jouer, mais ils n’avaient juste pas la structure d’une équipe.
« Je désirais vraiment commencer ce projet pour aider à créer un engouement comme dans mon enfance », dit M. Leask.
Pour M. Leask, le prix ne consiste pas seulement à enseigner la balle molle aux jeunes, il s’agit aussi de les aider à s’épanouir.
« J’attache beaucoup d’importance à partager d’où je viens et encourager les autres à poursuivent leurs objectifs et leurs rêves parce qu’un jour ils pourront les atteindre », dit-il.
M. Leask a même créé le logo. Il comporte deux bâtons de balle molle et un oiseau-tonnerre qui représente le nom spirituel de son fils, Strong Thunderbird Man. L’héritage autochtone Oji-cree de ses enfants vient d’un mélange des ojibway de la Première Nation Waywayseecappo et de Crie de la Nation crie de Sapotaweyak.
« Le confrère Leask incarne parfaitement l’esprit de la FIOE », déclare le vice-président international du premier district Thomas Reid. « Son histoire en est une de force, de persévérance, de compassion et il a réussi à les enseigner aux jeunes qu’il entraine. J’ai hâte de voir qu’elles sont les autres choses qu’il va accomplir ».