Le Jour de deuil national célébré chaque année le 28 avril a officiellement été reconnu par le gouvernement fédéral en 1991, huit ans après l’adoption du jour du Souvenir par le Congrès du travail du Canada (CTC). Le Jour de deuil national a depuis été adopté dans près de 80 pays à travers le monde. C’est une journée pour rendre hommage aux femmes et aux hommes qui sont décédés à la suite d’une maladie ou d’un accident en milieu de travail.
La FIOE a été fondée par des travailleurs qui voulaient améliorer la sécurité sur leurs lieux de travail. Notre syndicat a été créé pour répondre au besoin de sécurité, car un travailleur en électricité sur deux perdait la vie sur les lieux de travail tous les jours; notre président fondateur Henry Miller est même décédé à la suite d’un accident sur le lieu de travail. Aujourd’hui, la sécurité demeure la priorité du mandat des sections locales. La sécurité est primordiale pour la FIOE!
En lien avec le Jour de deuil national de cette année, le thème pour ce 28 avril est « Travailler ne doit pas faire mal : choisir la santé et la sécurité comme principe et droit fondamental au travail ». Un peu plus de deux ans après que l’Organisation mondiale de la santé a déclaré la COVID-19 de pandémie mondiale, le Canada a enregistré plus de 3,5 millions de cas de COVID-19 et 37 728 décès. Au cours de la même période, les travailleurs ont continué d’être victime d’accidents, tombés malades, ou tués en raison des conditions de travail non sécuritaires et de faire face à de multiple danger.
À ce stade-ci de la pandémie, les gouvernements ont choisi d’assouplir les restrictions qui ont des répercussions négatives sur les travailleurs. Avec la transmission élevée du variant Omicron, de plus en plus de Canadiennes et de Canadiens contractent le virus. Les travailleurs subissent un niveau élevé d’épuisement particulièrement dans le secteur des soins de santé. Comme de plus en plus de Canadiens contractent le virus avec le besoin de rester à la maison pour récupérer, le fardeau de maintenir les secteurs à flot avec la pénurie de main-d’œuvre est encore pire. L’épuisement professionnel a une répercussion majeure sur la santé des travailleurs, à la fois physique et psychologique.
C’est aussi une importante année, car le 9 mai marque le 30e anniversaire de la catastrophe de la mine Westray, où 26 miniers ont été tués par une explosion souterraine dans le comté de Pictou en Nouvelle-Écosse. À la suite d’une longue campagne, des changements importants ont été apportés au Code criminel du Canada afin de s’assurer que des tragédies similaires ne se reproduisent plus, mais des accusations criminelles ne sont presque pas retenues dans le cas de décès sur le lieu de travail. Nous devons tenir notre gouvernement responsable et de veiller à ce qu’il accorde l’application rigoureuse des règlements existants en matière de santé et de sécurité et de faire respecter les articles en lien à Westray dans le Code criminel.
Au Canada, environ 1000 décès chez les travailleurs ont été reconnus par le gouvernement et la Commission des accidents du travail, et nous savons qu’il s’agit seulement de la pointe de l’iceberg.
En 2019, la dernière année pour laquelle les statistiques sont disponibles, 925 décès en milieu de travail ont été acceptés et 271 806 demandes ont été acceptées pour des heures de travail perdues au Canada.
Aucun travailleur ne devrait perdre la vie à cause de son travail; les travailleurs méritent de rentrer chez eux en toute sécurité à la fin de leur journée, mais de nombreux travailleurs décèdent à cause de leur travail. Les accidents et les maladies liés au travail sont évitables et ne devraient jamais être considérés comme : « ça fait partie du travail ». Il faut leur rappeler qu’ils ont le droit de connaître les dangers dans leur environnement de travail et de recevoir la formation nécessaire qui leur permet de travailler en toute sécurité. Ils ont le droit de participer aux décisions qui peuvent avoir des conséquences sur leur santé et sécurité, et surtout, ils ont le droit de refuser un travail qui peut mettre leur santé et leur sécurité en danger ou ceux des autres.
Le 28 avril est la journée pour se souvenir de celles et de ceux qui ont perdu la vie et de celles et de ceux qui ont été bouleversés à jamais en raison d’un évènement survenu dans leur milieu de travail. C’est également une journée que nous prenons la résolution de faire que chaque milieu de travail est sécuritaire et sain pour gagner notre vie.
Le CTC a établi une liste d’évènements organisée par les Conseils du travail et du district ainsi que les Fédérations du travail locaux. Veuillez consulter la liste pour voir ce qui est offert dans votre région. Les Syndicats des métiers de la construction du Canada (SMCC) organiseront un évènement le 28 avril à 11 h HAE au monument des métiers de la construction au parc Major’s Hill à Ottawa.
Nous devons continuer à mettre en valeur l’importance de commémorer le Jour de deuil national. Nous devons sensibiliser tous les ordres du gouvernement pour intensifier leurs efforts à faire respecter les lois existantes relatives à la santé et à la sécurité et de poursuivre rigoureusement toutes violations associées aux personnels qui sont décédés ou gravement blessés. Nous le devons aux familles qui ont perdu leur proche à la suite des accidents et de maladies évitables relatives au travail, nous devons faire mieux pour les travailleurs d’aujourd’hui. Tout le monde mérite de rentrer chez soi et de retrouver les êtres qui leur sont chers à la fin de la journée.