En date du 15 juin, le ministre des Ressources naturelles, Jonathan Wilkinson a déposé au Parlement la Loi sur les emplois durables; la FIOE est l’un des nombreux syndicats canadiens à l’appuyer.
Connue sous le projet de loi C-50, cette législation permettra d’offrir une formation professionnelle aux travailleuses et travailleurs, dont plusieurs sont des personnes de métiers spécialisés, pour passer à une économie à faibles émissions en carbone.
Le Canada est le sixième plus grand producteur de gaz naturel au monde, mais il prévoit réduire les émissions de 40 % à 45 % d’ici 2030 et être quasi exempt de carbone d’ici 2050.
« Grâce à ce projet de loi, le gouvernement du Canada a permis de démontrer son engagement pour protéger les emplois bien rémunérés et hautement spécialisés », déclare Russ Shewchuk, vice-président international du premier district. « La Loi canadienne sur les emplois durables… appuie notre appel à la collaboration entre syndicats, industries et gouvernements pour veiller à ce que les travailleuses et travailleurs soient le point central et qu’un modèle soit établi afin de créer de bons emplois bien rémunérés dans une économie carboneutre. »
Daniel Blaikie, un membre de la section locale 2085 à Winnipeg au Manitoba et le député du Nouveau Parti démocratique Charlie Angus, ont été les deux législateurs les plus impliqués dans l’élaboration du projet de loi.
« Dans de grandes transitions économiques, nous avons trop souvent vu les personnes de métier laissées pour compte », mentionne Blaikie. « C’est parce qu’habituellement les gouvernements écoutent les investisseurs aux poches profondes. »
La Loi sur les emplois durables permettra ainsi aux familles de travailleurs de siéger à la table de discussion, prononce Blaikie. Lors de la conférence de presse pour annoncer le projet de loi, il a reconnu plusieurs leaders syndicaux, notamment Matt Wayland, le directeur des relations gouvernementales de la FIOE au Canada.
« C’est eux qui doivent rendre des comptes aux travailleuses et travailleurs », dit-il. « C’est eux qui connaissent les luttes de ces personnes sur les chantiers. »
Au-delà des répercussions sur l’environnement, la transition vers l’énergie propre s’avère importante pour les Canadiennes et Canadiens. Le premier ministre Justin Trudeau a souligné que de nouveaux investisseurs au pays demandent de plus en plus que l’énergie propre soit utilisée dans le contexte des projets.
En retour, le gouvernement fédéral croit que former des travailleuses et travailleurs qualifiés dans le secteur de la construction pour les rôles dans cette transition mènera à des emplois encore mieux rémunérés et à de nouveaux investissements de plusieurs milliards de dollars.
Le ministre du Travail Seamus O’Regan a déclaré que le projet de loi dit aux personnes de métier « qu’ils ne sont pas laissés pour compte et c’est eux qui sont aux commandes. »
« Nous avons collaboré étroitement avec les syndicats partout au pays », prononce O’Regan. « Et par conséquent, nous pensons avoir élaboré une meilleure mesure législative. »
Ce projet de loi crée des conseils de partenariats qui réunissent des représentants d’affaires et syndicaux qui conseilleront le gouvernement sur les initiatives d’énergies propres. Un conseil sera formé pour s’assurer l’uniformité des politiques dans l’ensemble du gouvernement fédéral.
« La FIOE croit fermement que nous méritons de siéger au sein du conseil de partenariats », déclare Wayland. « Nous avons beaucoup d’expertise à apporter à la table. Nous sommes la main-d’œuvre qui va alimenter l’avenir carboneutre du Canada et nous avons fait valoir ce point au gouvernement fédéral. »
Cette Loi comprend aussi des objectifs pour augmenter le taux de participation de la population autochtone traditionnellement sous-représentée. Les entreprises qui déposent des soumissions pour le travail doivent respecter les lois sur les salaires en vigueur pour réclamer le crédit d’impôt fédéral.
De plus, dès 2025, le gouvernement publiera un rapport tous les cinq ans pour suivre le progrès réalisé en vue d’atteindre ses objectifs vers un climat propre, non seulement pour ce qui est des répercussions environnementales et l’incidence des investisseurs, mais pour s’assurer que les travailleuses et travailleurs du pays aient accès à des emplois bien rémunérés.
« Les membres de la FIOE sont fiers d’avoir construit les systèmes énergétiques et électriques du Canada et nous sommes prêts à construire la prochaine génération d’énergie propre et à alimenter notre avenir carboneutre », déclare Shewchuk.
Comme aux États-Unis, la transition vers l’énergie propre est une question litigieuse au Canada. Quelques organisations et politiciens d’extrême droite ont déjà condamné cette loi.
Cependant, on s’attend à ce qu’elle soit adoptée, car la combinaison des libéraux et des néo-démocrates sera pratiquement impossible à vaincre. Les deux partis se sont assuré de soutenir les syndicats, y compris la FIOE, qui représente les travailleuses et travailleurs du secteur des combustibles fossiles.
La FIOE a une bonne relation professionnelle avec Trudeau et le gouvernement du Parti libéral depuis sa première élection en 2015. La FIOE a aussi entretenu une relation professionnelle très solide avec le NPD, qui est historiquement le parti politique le plus aligné avec la classe ouvrière du Canada.