Depuis plus d’un siècle que la FIOE connaît du succès grâce à sa capacité de s’adapter aux changements dans l’industrie électrique. Thunder Bay en Ontario, le gérant d’affaires Glen Drewes du local 402 est certain que sa section locale a trouvé une manière novatrice pour enrichir l’histoire de la FIOE.
Plus tôt cette année, le local 402 a obtenu une permission rare du gouvernement provincial d’Ontario pour ajouter un programme d’apprentissage dans le but de former des spécialistes de câblage de réseaux. Ils sont responsables de l’installation et de la maintenance des systèmes électriques informatisés. Les dirigeants de la section locale souhaitent accueillir la première classe d’apprentis d’ici la fin de l’année.
« Il s’agit d’un métier distinct, un peu comme celui de monteur de lignes, » dit M. Drewes. « Vous n’avez pas à être un électricien pour être un spécialiste de câblage de réseaux. »
Les gouvernements provinciaux supervisent les formations en apprentissage dans le secteur de la construction au Canada, la formation étant généralement offerte par les centres de formation professionnelle et les collèges techniques. Les apprenties et apprentis travaillent en vue d’obtenir la désignation Sceau rouge tant convoitée, ce qui signifie qu’ils sont hautement qualifiés pour effectuer le travail dans leur domaine.
Les sections locales de la FIOE ainsi que les autres syndicats canadiens peuvent faire la demande pour ajouter des programmes en apprentissage seulement si les collèges dans leurs territoires ne montrent aucun intérêt à les avoir. C’est exactement ce qui s’est produit à Thunder Bay et dans les environs, dans une collectivité d’environ 110 000 habitantes et habitants au lac Supérieur dans le nord-ouest de l’Ontario, la collectivité ainsi que les collèges techniques dans la région n’avaient pas l’intention d’ajouter la formation pour le spécialiste de câblage de réseaux.
M. Drewes et les autres se sont immédiatement mis au travail dans le but de convaincre le ministre du Travail de l’Ontario qu’il pouvait accueillir le programme dans son centre de formation de cinq ans.
À la suite de plusieurs mois de travail, ils l’ont obtenu.
« Lorsque des situations comme celle-ci se produisent, c’est un gain et un moment important pour l’industrie, » mentionne Melissa Young, la directrice exécutive du Conseil national des métiers de l’industrie électrique, qui a aidé le local 402 à présenter sa demande. « Très peu de syndicats dans les métiers de la construction ont les qualifications pour l’offrir. Cela ne fait qu’apporter une légitimité au fait que les syndicats peuvent offrir une formation de haut niveau. »
M. Drewes dit que certaines constructions dans le secteur commercial qui est dans le territoire du local 402 font déjà la transition vers le câble Ethernet. Il a l’impression que le système Ethernet sera commun dans toutes les nouvelles constructions au cours de la prochaine décennie.
Il le considère comme une occasion au lieu d’une menace, la FIOE doit gagner du terrain dans l’installation de câbles de réseaux avant les autres syndicats. À l’heure actuelle, il y a peu de formation formelle offerte pour ces travailleuses et travailleurs, intitulée : spécialistes de câblage de réseaux ou spécialistes en électronique. Ils effectuent l’installation et la maintenance sur ces systèmes.
Ils sont habituellement non syndiqués en raison du manque de formation professionnelle, mentionne M. Drewes. Souvent, les entrepreneurs ne savent pas où trouver la main-d’œuvre spécialisée.
Cependant, avec un programme de formation officiel, ces travailleuses et travailleurs découvriront les avantages de faire partie de la FIOE, ce qui augmentera le nombre des membres. En retour, cela devrait aider la FIOE à attirer plus d’entrepreneurs signataires qui cherchent désespérément une main-d’œuvre spécialisée, dit M. Drewes.
« Le client gagne, » dit-il. « Ils voient ce que nous offrons et maintenant ce n’est plus libre accès à tous. Vous travaillez avec des syndicats et vous obtenez un travail de qualité. »
Mme Young ajoute : « ce travail est très technique. Cela nécessite énormément de compétence. C’est un métier qui est dérivé du métier de l’électricien, mais pas le même qu’un électricien. Pour certains entrepreneurs, c’est le seul travail qu’ils effectuent. »
On trouve un autre avantage au nord de Thunder Bay; une grande population des Premières nations. M. Drewes mentionne que le local 402 veut attirer des membres de cette communauté au nouveau programme d’apprentissage.
« Nous devons ouvrir nos portes, » mentionne M. Drewes. « Notre population autochtone est très loyale envers les syndicats. Si nous pouvons avoir un pied dans la porte et de les rendre partenaires, la FIOE aura une longueur d’avance, les possibilités sont infinies. »
Thomas Reid, le vice-président international du premier district félicite M. Drewes et tous les membres du local 402 pour avoir « proposé un moyen innovateur d’augmenter le nombre de nos membres, qui est encore plus essentiel pendant la pandémie de COVID-19. »
« Nous sommes extrêmement honorés que le gouvernement provincial de l’Ontario nous ait confié la formation des membres dans un domaine dont l’importance cesse de croître. C’est une bonne nouvelle à toutes les collectivités qui relève de la compétence du local 402 et nous allons relever le défi. Nous souhaitons que des occasions similaires se présentent à travers le Canada dans l’avenir. »
Mme Young mentionne que le processus pour convaincre les fonctionnaires du gouvernement n’a pas été facile pour permettre le local 402 à ouvrir son centre de formation, même que le ministre du Travail a refusé la première demande.
« C’était une bonne chose en fin de compte, parce que la demande subséquente a été plus marquante, » dit-elle.
« [Le local 402] est très sérieux au sujet de cette occupation, » dit-elle. « Ils y ont beaucoup investi, sachant qu’au bout du compte, c’est pour les membres. Il s’agit de faire entrer de nouvelles personnes